Les spécialistes parlent de l’association I Phil You
Dr Heudel
Oncologue
“On peut bien sûr imaginer qu’un aphte, une inflammation des muqueuses ou encore une modification du goût des aliments ne sont pas des symptômes très importants. Ça serait cependant méconnaître l’impact potentiellement délétère de ces symptômes dans la vie du patient. En effet, une alimentation limitée voire impossible engendrera une perte de poids pouvant parfois amener à une modification ou un retard dans la prise en charge thérapeutique. Là encore l’enjeu de l’oncologue est d’essayer de prévenir ces situations à risque en informant le patient de l’importance d’une bonne hygiène bucco-dentaire.
Comme je le dis à chaque consultation, “garder une activité physique quotidienne et adaptée à sa condition d’origine, ça fait partie de la prise en charge thérapeutique ; c’est un traitement du cancer !!! Sortez, bougez, marchez ! Si ce n’est pas 30 minutes d’affilée, ça peut être 2 fois 15 minutes ou même 3 fois 10 minutes. Vous verrez vous reviendrez moins fatigué qu’en partant !”
Audrey Thisse
Sexologue
“Le cancer, ses traitements et les effets secondaires qu’il engendrent peuvent impacter votre sexualité. La sécheresse cutanéo-muqueuse est fréquemment décrite par les patients.
Afin de la prévenir et donc de faciliter votre vie intime, nous avons pensé vous proposer un lubrifiant à utiliser avant chaque rapport sexuel pénétrant”
Dr Couillet
Psychiatre
“Plusieurs études ont montré l’intérêt de la méditation de pleine conscience pour les patients en oncologie.”
“Le fait d’apprendre à se centrer sur le moment présent, sans jugement, avec bienveillance, peut aider les personnes à diminuer leur stress et à améliorer leur qualité de vie.”
Aurélie Delabre
Socio-esthéticienne
« Avec le début des traitements, viennent rapidement certains effets de sécheresse cutanée, prurit, éruption cutanée, rash, photosensibilisation,… Soutenir les patients en leur donnant toutes les recommandations nécessaires est essentiel à leur accompagnement. Cela contribue à éviter des dégradations et inconforts mais aussi être un soutien pour garder un lien valorisant avec leur corps qui évolue.
Les études prouvent que les effets secondaires peuvent avoir des répercussions importantes sur le moral des patients, provoquant anxiété, frustration, voire dépression allant jusqu’à entraver ses relations aux autres et pouvant même conduire à abandonner les traitements.
Ainsi, recevoir les informations et trousseaux dès le début de la prise en charge conduira le patient à être activée pendant son traitement et facilitera son cheminement pendant la maladie. »
Alix Mottard-Goerens
Diététitcienne
“Maintenir une alimentation qui couvre ses besoins nutritionnels et maintenir un poids stable tout au long du parcours de soin est primordial. Cela fait partie intégrante des traitements, au même titre que le maintien d’une activité physique.
La maladie et/ou les traitements peuvent altérer les habitudes alimentaires des patients. De multiples troubles peuvent apparaître entraînant des difficultés à s’alimenter, comme par exemple des nausées, des troubles du transit, une perte d’appétit ou encore des troubles de la satiété. Ainsi, se mettre à table, ce qui paraissait naturel et source de plaisir habituellement, peut alors devenir un vrai casse-tête, une corvée, voire parfois même un stress non négligeable pour les patients.
Dès l’apparition des premières difficultés à s’alimenter, ou de toute variation de poids, il est essentiel de faire appel à des professionnels de la nutrition (diététiciens ou médecins nutritionnistes) qui sont à votre disposition dans votre établissement de soin. Ils vous guideront dans vos choix alimentaires en s’adaptant aux problématiques rencontrées : perte de poids, prise de poids, troubles du goût …etc.”
Magali Dubois
Professionnelle en APA
« Il n’y a plus de doute, l’activité physique fait réellement partie du parcours de soins des patients atteints de cancer et est maintenant reconnue comme un traitement non médicamenteux indispensable lors de la maladie quand on sait qu’elle peut entraîner une diminution de 30% de la fatigue, un maintien de la condition physique et de la composition corporelle, une diminution de l’anxiété, etc. une amélioration considérable de la qualité de vie en somme ! On ne se rend pas toujours compte des conséquences que peuvent avoir nos comportements sédentaires sur notre santé, alors qu’ils pèsent leur poids dans la balance bénéfices/risques.
Néanmoins, il n’est pas toujours simple de maintenir une activité physique régulière pendant les traitements (soit 30min d’une activité d’endurance comme la marche, 5 fois par semaine, à une intensité modérée et du renforcement musculaire 2 fois par semaine, selon l’OMS) et les efforts à fournir peuvent être considérables lorsque fatigue, effets secondaires et manque de motivation se font ressentir.
Pour cela, j’incite toujours les patients à entraîner amis et famille dans leurs activités, à se fixer des petits défis à la journée, choisir une activité plaisante ou encore mettre un peu de musique pour s’entraîner ! D’autres conseils comme se lever régulièrement, continuer ses activités du quotidien autant que possible (faire le ménage, les courses, privilégier les escaliers et les déplacements actifs) sont aussi importants. Gardons en tête que 5 minutes, c’est toujours mieux que 0 !
Des enseignants en Activité physique Adaptée (APA) sont là pour accompagner et motiver les patients dans cette démarche. Au préalable, il faudra penser à demander à son médecin un certificat de non contre-indication à la pratique de l’Activité Physique Adaptée ou une prescription d’APA qui permettra de pratiquer dans des structures adaptées aux besoins de chacun. »